Ce guide ne s'adresse pas à l'ensemble des thèses de médecine générale ou de spécialité. Il est proposé par l'équipe de recherche clinique du Département d'Epiémiologie et s'adresse aux étudiants qui préparent une thèse dans laquelle ils souhaitent employer une méthodologie épidémiologique et/ou statistique et pour lequel ils ont l'intention de prendre l'avis du groupe de recherche clinique du Service d'Epidémiologie.

L'ambition de ce guide est, à partir des difficultés que nous avons observées lors des rencontres avec vos prédécesseurs, de vous donner quelques conseils sur la démarche générale à adopter dans un projet de recherche, de relever quelques erreurs à éviter. Notre objectif est d'améliorer et faciliter votre travail de thèse.

Cette étape est essentielle à votre travail. Il ne s'agit pas d'un exercice décoratif visant à agrémenter votre discussion quand le travail est fait, il s'agit de répondre à une question assez simple sur le fond mais dont va dépendre tout l'intérêt et la qualité de votre travail.

Vous avez défini un cadre général, une problématique qui vous intéresse (exemple: le traitement du diabète en médecine générale). Elle est généralement beaucoup trop large et il va falloir vous résoudre à ne répondre qu'à une question extrêmement simple (exemple: les personnes âgées sont elles plus souvent traitées par un traitement médicamenteux lorsqu'elles vivent seules que lorsqu'elles sont entourées?). La simplicité de cette question est en soi difficile à accepter car, à la fin de votre travail, vous n'aurez pas résolu, de votre point de vue, beaucoup de problèmes, mais au moins vous aurez apporté une réponse utile à la communauté médicale et scientifique et c'est énorme.

De la problématique générale, il vous faut donc dégager une question très précise dont on ne connaît pas, au moment où vous faites la littérature, la réponse. Cette revue de la littérature, sur un point précis, va vous permettre de faire le point sur
a) ce que l'on sait
b) ce que l'on ignore
c) quelles sont les questions en suspens ou les doutes qui demeurent

Les objectifs de votre thèse doivent être parfaitement clairs et doivent pouvoir être résumés en une ou deux phrases maximum à laquelle il doit être possible de répondre par oui ou non, par un pourcentage ou une moyenne, mais en tout cas quelque chose de précis.

Les formules suivantes sont à écarter absolument : il s'agit de faire le "point", de "documenter", de "faire un état des lieux"...

Rédaction d'un "protocole"
Le protocole consiste à décrire les méthodes que vous allez employer.
C'est là où vous allez décrire:
- le type de l'étude,
- la population que vous allez étudier, et donc les critères d'inclusion et d'exclusion des individus concernés, les effectifs à inclure
- la faisabilité d'inclusion des ces personnes.
- la mesure principale que vous allez utiliser (le critère de jugement)
- les autres variables auxquelles vous allez vous intéresser
- le plan d'analyse

Il est inutile de rédiger un questionnaire sans avoir décrit le protocole auparavant.

Le questionnaire
Si vous rédigez un questionnaire, ayez en tête quelques principes simples: toutes les questions que vous posez doivent pouvoir être justifiées par une exploitation de la réponse que vous obtiendrez. Si ce n'est pas le cas, abandonnez la question.

Votre questionnaire doit être court, pour pouvoir être rempli quelle que soit la population.

Tous les termes que vous employez doivent être particulièrement précis et définis (il s'agit là de recherche, l'ambiguité sur les termes qui est le lot commun dans la vie quotidienne et parfois en médecine, n' est pas de mise ici).

Les questions ne doivent pas:

être ambigües
susciter plusieurs réponses
formuler pas deux interrogations dans la même question
employer des termes compliqués, ambigus ou non définis

Le questionnaire est entièrement subordonné aux objectifs de votre travail. Toute question qui ne permet pas de répondre aux hypothèses posées dans votre travail peut être supprimée
en toute quiétude.

Il s'agit là d'une question qui nous est très fréquemment posée. Si votre thèse est descriptive, la règle est simple, plus votre échantillon sera important, plus la précision de l'estimation d'un pourcentage sera bonne. En pratique, la formule magique que vous pouvez employer tout(e) seul(e) pour l'estimation d'un pourcentage est la suivante: au risque ? = 0,05, la précision d'un pourcentage pour n sujets s'écrit:

Pourcentage estimé = pourcentage attendu (p) ? 1,96 x ? p(1-p)/n
Exemple: pour 100 sujets, si vous attendez un pourcentage de l'ordre de 30%, l'intervalle de confiance à 95% sera: 0,3 ? 1,96 x ? 0,3(1-0,3)/100, soit 30% ? 9 %
Le calcul du nombre de sujets nécessaires ne devient difficile que si vous faites un travail d'ordre analytique ou un essai clinique.

Le fichier
Si votre thèse comporte la production d'un fichier (sous EXCEL par exemple), il vous faut impérativement vous assurer que ce fichier est fait exclusivement de chiffres, sans aucune lettre. Celles-ci seraient impossibles à traiter par la plupart des logiciels statistiques. Vous devez donc coder vos réponses.

Ce codage doit précéder le recueil des données et doit être prévu à l'avance.

Le fichier ci-dessous est inexploitable: